Les exilés d'Outre-Monde : Représentation idéalisée de l'amant dans l'imaginaire féminin : Etude contrastive entre les Lais de Marie de France et le Genji Monogatari de Murasaki Shikibu / Stéphanie Bruno-Meylan ; sous la direction de Philippe Walter

Date :

Type : Livre / Book

Type : Thèse / Thesis

Langue / Language : français / French

Marie de France (1154-1189) -- Lais

Murasaki Shikibu (0978?-1016?) -- Genji monogatari

Littérature française -- Avant 1500 -- Thèmes, motifs

Littérature japonaise -- 794-1185 (Époque de Heian) -- Thèmes, motifs

Femmes et littérature

Littérature et mythe

Littérature courtoise

Walter, Philippe (1952-.... ; médiéviste) (Directeur de thèse / thesis advisor)

Université Stendhal (Grenoble ; 1970-2015) (Organisme de soutenance / degree-grantor)

Relation : Les exilés d'Outre-Monde : Représentation idéalisée de l'amant dans l'imaginaire féminin : Etude contrastive entre les Lais de Marie de France et le Genji Monogatari de Murasaki Shikibu / Stéphanie Bruno-Meylan ; sous la direction de Philippe Walter / Lille : Atelier national de reproduction des thèses , 2007

Résumé / Abstract : Les Lais de Marie de France datent du XIIe siècle et présentent la particularité alors inédite d'avoir pour auteur une femme. Le Genji Monogatari de Murasaki Shikibu (une femme également), écrit au Xe siècle au Japon de Heian-kyô (la période où la Cour impériale était implantée dans la "Capitale de la paix", Kyoto) fait aussi figure d'exception dans un paysage scriptural majoritairement masculin, et pour une oeuvre d'une telle ampleur. Cette étude propose une approche contrastive et mythocritique mettant en regard ces deux oeuvres afin d'observer la représentation par l'imaginaire féminin de l'amour et de l'Autre. Elle cherche également à distinguer, parmi les motifs communs aux deux textes, ceux qui relèvent d'une universalité (contextuelle) de ceux qui révèlent une commune origine eurasiatique. La notion d'amour courtois, quoique d'essence occidentale, est applicable à l'éthique amoureuse déployée dans le Genji Monogatari dans une acception élargie et centrée sur la codification et le raffinement du comportement amoureux décrits dans la littérature. Il s'agit de plus d'observer les articulations de récits archétypiques eurasiatiques, tels que celui de la femme-cygne au bain et de son pendant masculin les hommes-animaux (autour ou serpent). Ces derniers se comportent également comme des revenants allant et venant, selon les cycles lunaires et agraires donc saisonniers, de l'Autre Monde au monde humain. Finalement, cet imaginaire féminin s'articulerait autour de ces figures d'exilés et d'une écriture en exil et sur l'exil, manifestant son intrinsèque marginalité.

Résumé / Abstract : In the twelfth century, Marie de France was the first female author when she wrote The Lays. The Genji Monogatari of Murasaki Shikibu (a woman as well), written in the tenth century in Heian-Kyô Japan (a time when the imperial Court was located in the "Peace Capital", Kyoto) is exceptional too due to a male-dominated literary landscape and for such a voluminous. This study suggests a contrastive and mythocritical approach comparing the two works in the observation through a feminine imaginary of love and the Other. The main objective of this study is to determine if the common motives indicate the universality defined by the context, or reveal a common eurasiatic origin. The notion of "courtly love", a western creation, is applicable to the loving ethic developped in the Genji Monogatari. However, it necessitates an enlarged conception centered on codification and refinement of loving behaviour, as described in literature. In addition, we looked into the connexions of both texts with archetypal eurasiatic narratives, as the swan-maiden bathing, or a male version about men-animals (falcon or snake). The latter behave as "dead-alives", going and coming according to lunar and agrarian (therefore seasonal) cycle, between the Other World and the human world. Finally, this feminine imaginary is based on the representation of the exiles, and the writing in exile, demonstrating its intrinsic marginality.