L’ écriture et le désir féminin dans "Madame Bovary" et "Salammbô" de Gustave Flaubert / Ji Young Hwa ; sous la direction de Jean-Claude Fizaine

Date :

Editeur / Publisher : [S.l.] : [s.n.] , 2004

Type : Livre / Book

Type : Thèse / Thesis

Langue / Language : français / French

Langue / Language : italien / Italian

Flaubert, Gustave (1821-1880) -- Madame Bovary

Flaubert, Gustave (1821-1880) -- Salammbô

Désir -- Dans la littérature

Femmes -- Dans la littérature

Infini -- Dans la littérature

Réalité -- Dans la littérature

Rêves -- Dans la littérature

Fizaine, Jean-Claude (19..-....) (Directeur de thèse / thesis advisor)

Université Paul Valéry (Montpellier ; 1970-....) (Organisme de soutenance / degree-grantor)

Relation : L'écriture et le désir féminin dans "Madame Bovary" et "Salammbô" de Gustave Flaubert / Ji Young Hwa ; sous la direction de Jean-Claude Fizaine / Lille : Atelier national de reproduction des thèses , 2004

Résumé / Abstract : Le désir flaubertien se caractérise par la relation dialectique entre le réel et l’infini. Dialectique insoluble car le personnage flauberiten tente d’atteindre à l’infini à travers la senstion. Déterminé par ses sens, il est à jamais rivé au sol, à la matière. Ce conflit entre l’idéalisme et l’excès de sensibilité se manifeste très tôt, dès les écrits de jeunesse. L’amour se situe dans l’oeuvre de jeunesse au sommet du rêve. Cependant cette passion amoureuse n’est qu’une des formes de l’absolu, car ce que le héro flaubertien cherche à travers l’amour, c’est un certain état suprême par où le moi pourrait atteindre un monde infini, dégagé de la pesanteur de la sensation et de la matière. C’est pourquoi cette quête de l’absolu ne se manifeste pas uniquement par la quête de l’amour. L’extase panthéiste et l’aspiration religieuse évoquent la même obsession que l’amour. C’est ce qui explique le fait que le raport du personnage à la nature, à la religion est chargé de connotation sexuelle. Que ce soit l’extase amoureuse ou panthéiste, il s’agit de sentir davantage à travers cette fusion pour que l’âme, s’oubliant, entre dans une émotion informulable. Tandis qu’il est déterminé par les sens qui le poussent vers la matérialité, son idéalisme rejette la satisfaction des sens. Ainsi on voit le personnage se lancer dans la poursuite de la volupté qui se dérobe toujours. La sexualité n’est pas une jouissance mais une tentative douleureuse d’une expérience totale. Au bout de cette quête frénétique, le personnage flaubertien se retrouve seul face à sa conscience lucide. Alors le refus de la vie apparaît comme la seule réponse : la mort ou la pureté glaciale d’une vie éthérée. C’est cette obsession flaubertienne que l’on retrouve dans Mme Bovary et Salammbô. Derrière l’excès de sensation de Mme Bovary et l’ascétisme de Salammbô où la brûlure du désir joue sur le principe du manque se cachent l’éthique et l’esthétique du désir flaubertien.

Résumé / Abstract : The flaubertiant desire is characterized by the dialectical relationship between the real and the infinite. These are insoluble dialectics because the flaubertian figure tries to attain infinity through sensation. Determined by his senses, he is for ever riveted to the ground, to matter. This conflict between idealism and the excess of sensitiveness appears very early, as soon as his early writings as a youth. Love takes place in the early youth at the climax of the dream. Yet this loving passion is only one of the figures of the Absolute, since what the flaubertian hero is looking for through love is some supreme condition through which the ego could reach an infinite world, freed from the weight of sensation and matter. This is why this quest for the absolute does not solely appear through the quest of love. The pantheistic ecstasy and the religious aspiration conjure up the same obsession as love. This explain why the connection of the character to nature, to religion is so heavy with sexual connotations. Whether it is the loving or the pantheistic ecstasy, the issue is to reach a deeper feeling through this fusion so that the soul, forgetting itself, gets into an ineffable emotion. While he is determined by his senses which drive him towards materiality, his idealism dismisses the satisfaction of the senses. Thus we see the character dashing off in the pursuit of a sensual pleasure which always slips away. Sexuality is not an enjoyment but a painful attempt of a consummate experience. At the end of this frantic quest, the character is alone facing his clear-sighted conscience. It therefore becomes obvious that the only answer is the rejection of life: death or the icy purity of an ethereal life. It is this flaubertian obsession that one find in Mme Bovary an Salammbo. Behind the excess of feeling of Mme Bovary and the asceticism of Salammbo in whom the flames of desire play on the principle of unfulfilment, are hidden the aesthetics and the ethics of the flaubertian desire.