Le lyrisme dans l'oeuvre poétique de Frank O'hara (1926-1966) / Olivier Brossard ; sous la direction de Marc Chénetier

Date :

Editeur / Publisher : [Lieu de publication inconnu] : [éditeur inconnu] , 2006

Type : Livre / Book

Type : Thèse / Thesis

Langue / Language : français / French

O'Hara -- Frank -- 1926-1966

Lyrisme (littérature)

Chénetier, Marc (1946-....) (Directeur de thèse / thesis advisor)

Université Paris Diderot - Paris 7 (1970-2019) (Organisme de soutenance / degree-grantor)

Relation : Le lyrisme dans l'oeuvre poétique de Frank O'Hara (1926-1966) / par Olivier Brossard ; sous la direction de Marc Chènetier / Lille : Atelier national de Reproduction des Thèses , 2007

Résumé / Abstract : Le poète américain Frank O'Hara (1926-1966) est associé aux poètes de l'école de New York tels John Ashbery ou Kenneth Koch. Après des études à Harvard, ces écrivains se retrouvent au début des années cinquante à New York, où ils fréquentent de nombreux peintres. O'Hara devient le centre de cette communauté: conservateur au Musée d'Art Moderne, il organise plusieurs expositions d'importance pour la peinture américaine d'après-guerre. Cette thèse propose de lire l'œuvre poétique de Frank O'Hara sous l'angle du lyrisme, entre littérature, peinture et musique. À une époque où la conception traditionnelle de la subjectivité est remise en cause, face à la « crise morale de l'écriture », le poète élabore un « lyrisme matérialiste », s'en remettant au monde prosaïque des choses, relais d'une intériorité qui peine à se dire. On a fait d'O'Hara le « poète des peintres », la crise ontologique d'après-guerre étant au cœur du travail des expressionnistes abstraits - aussi appelés peintres de l'école de New York. Mais ce portrait est à nuancer car le lyrisme, chez ces derniers, signifie l'expression immédiate et entière de soi sur la toile, défi lancé au monde. Tandis que chez O'Hara le lyrisme, moins franc, ne peut se concevoir sans le jeu de l'ironie : il repose sur l'articulation problématique d'une identité qui ne se donne jamais entièrement. L'identité dont rêve O'Hara est celle du poète et du musicien. Il sait néanmoins que la destination lyrique qu'il assigne à sa poésie ne pourra être atteinte par le langage seul : le chant demeure un idéal de son œuvre, à h fois désir et regret. Le lyrisme est la douloureuse conscience que la musique manque toujours à l'appel des mots.

Résumé / Abstract : American poet Frank O'Hara (1926-1966) is associated with the New York School poets such as John Ashbery and Kenneth Koch. After attending Harvard, they moved to New York where they met the painters of the New York School. Hired by the Museum of Modem Art, O'Hara became the center of this community of artists: once a curator, he organized key exhibitions of American painting in the 1950s and 60s. This PhD dissertation focuses on lyricism in O'Hara's poetry so as to account for thé engagement of his work with literature, painting and music. After World War 11, at a lime when traditional conceptions of subjectivity fait apart, when writing becomes "a moral crisis," O'Hara elaborates a "materialistic lyricism," resorting to the prosaic world of things to express a reticent inner self. O'Hara has often been said to be the painters' poet: the post-war ontological crisis is also at the heart of Abstract Expressionism. The relationship between O'Hara and the painters should nevertheless be qualified: for the first "heroic" generation of the New York School, lyricism meant the full and immediate expression of the self on the canvas. For O'Hara, it cannot be so coherent or heart-whole: poetry cannot be lyrical without the saving graces of irony. Lyricism should then be understood as a mode of articulating a problematic identity never fully revealed. The model of identity that O'Hara's work aspires to is to be found in music. However, the poet knows that his lyrical ambitions cannot be fulfilled by language alone: singing remains a mere ideal, the song is both the desire and regret of the poem. Lyricism is then the painful awareness that music is always beyond the call of words.