Mémoire et politique : l'enrichissement de Bristol par le commerce triangulaire, objet de polémique / Olivette Otele ; [sous la direction de] Jean-Claude Redonnet

Date :

Editeur / Publisher : [S.l. : s.n.] , 2005

Type : Livre / Book

Type : Thèse / Thesis

Langue / Language : français / French

Mémoire collective -- Grande-Bretagne -- Bristol (Angleterre, GB)

Esclavage -- Grande-Bretagne -- Bristol (Angleterre, GB)

Identité collective -- Grande-Bretagne -- Bristol (Angleterre, GB)

Multiculturalisme -- Grande-Bretagne -- Bristol (Angleterre, GB) -- 20e siècle

Inégalité sociale -- Grande-Bretagne -- Bristol (Angleterre, GB)

Redonnet, Jean-Claude (19..-....) (Directeur de thèse / thesis advisor)

Université Paris-Sorbonne (1970-2017) (Organisme de soutenance / degree-grantor)

Résumé / Abstract : Depuis quelques années, la ville anglaise de Bristol est au coeur d'une importante polémique concernant son rôle dans le commerce triangulaire touchant à l'évolution de la mémoire collective liée à cette période. D'un côté, les descendants des esclavagistes du 18e siècle (propriétaires des plantations des Caraïbes, marchands de Bristol) déclarent être très fiers des qualités de négoce de leurs ancêtres. De l'autre, la communauté noire de la ville, pense qu'il est nécessaire que les habitants reconnaissent que la situation économique des minorités noires a été engendrée, d'une certaine manière, par le silence de la ville sur ce passé trouble. L'argument concernant une hiérarchie raciale datant de la période de la traite est à la base de cette question de réécriture de l'histoire par une communauté minoritaire, tout autant que la place que ces minorités tiennent dans une société Britannique qui prône le multiculturalisme et essaie de définir ce qu'est l'identité britannique (Britishness). Les autorités locales qui furent longtemps réticentes à ouvrir un débat sur cette mémoire collective, se sont lancées dans une succession de gestes publics commme l'ouverture d'une exposition permanente consacrée à l'esclavage, ou l'inauguration du pont Pero portant le nom d'un esclave. La ville de Bristol doit-elle alors être considérée comme un exemple local de " repentance " et de " réconciliation " ? Les gestes publics concernant la mémoire collective ou les processus de remémoration ont également une portée politique. Peut-on désormais considérer que Bristol peut faire état d'une mémoire collective apaisée ?

Résumé / Abstract : The city of Bristol has found itself at the centre of a historical turmoil related to its involvement in the triangular trade and the collective memory of that era. On the one hand, a few descendants of slave traders (plantation owners of the Caribbean and Bristol Merchant Venturers) claim to be very proud of their forefathers “entrepreneurial skills”, on the other hand, the black community is demanding that Bristol should pay tribute to the people who enabled it to become a rich city. Ethnic minority groups believe that there is a need for Bristolians to recognise that the present-day economic deprivation suffered by the Black community is directly related, in some measure, to the city's silence on this matter. The argument inherited from the slave trade era about racial hierarchy is the root of the question of re-writing history by a minority community as much as the way the black community is perceived in this society which is trying to define what it means to be British in this now more and more multicultural society. The City Council, reluctant at first to start a debate about the past, has been involved in a number of public gestures such as the opening of the permanent exhibition dedicated to the slave trade, Pero's Bridge, so on and so forth. Can the city be considered as an example of “Repentance and Réconcilation”? Even though public gestures about collective memories and remembrance are also politically motivated, is the city of Bristol heading nonetheless towards a peaceful collective memory?