Effets protecteurs des sels alcalinisants de potassium vis-à-vis du risque d'acidose métabolique latente : étude chez le rongeur et mise en place de modèles nutritionnels / Houda Sabboh ; sous la direction de Christian Demigné

Date :

Editeur / Publisher : [S. l.] : [s. n.] , 2005

Type : Livre / Book

Type : Thèse / Thesis

Langue / Language : français / French

Acidose métabolique

Potassium dans l'alimentation

Équilibre acidobasique (physiologie)

Demigné, Christian (1947-....) (Directeur de thèse / thesis advisor)

Université de Clermont I (Clermont-Ferrand ; 1976-2016) (Organisme de soutenance / degree-grantor)

Relation : Effets protecteurs des sels alcalinisants de potassium vis-à-vis du risque d'acidose métabolique latente : étude chez le rongeur et mise en place de modèles nutritionnels / Houda Sabboh ; sous la direction de Christian Demigné / Grenoble : Atelier national de reproduction des thèses , 2005

Résumé / Abstract : Les fruits et légumes ont un rôle essentiel pour équilibrer le rapport K/Na et pour accroître le pouvoir alcalinisant de l'alimentation. Dans les produits animaux, le rapport K/Na est faible alors qu'il est parfois supérieur à 100 dans les produits végétaux. Les cations dans les fruits et légumes, principalement le K et le Mg, sont généralement en excès par rapport au phosphate. Cet anion gap est en partie comblé par une accumulation d'anions organiques tels que le citrate et le malate. L'objectif global de la thèse était de déterminer chez le rongeur les effets protecteurs des anions organiques de K présents dans les fruits et légumes vis-à-vis de l'acidose métabolique latente provoquée par une alimentation acidifiante. Pour cela, un modèle de régime acidifiant a été mis en place : riche en caséine et méthionine, pauvre en cations et anions alcalinisants et caractérisé par un rapport K/Na faible. Lors d'une 1ère étude, les souris ont été adaptées à un modèle de régime reproduisant la diète humaine de type occidentale, élaboré à partir d'aliments complexes afin d'évaluer à long terme l'impact sur des paramètres pathophysiologiques. Par rapport aux souris du régime standard, les souris du régime occidental avaient un poids significativement plus élevé au bout de 12 semaines, une densité de masse osseuse et une densité minérale osseuse largement réduites. Leur excrétion urinaire en minéraux a été moindre que chez les souris sur régime standard sauf pour l'excrétion de Na et Cl. Ce modèle de diète chez la souris semble être un modèle intéressant pour une extrapolation chez l'homme. Une 2ème étude sur modèle rat consistait à supplémenter le régime acidifiant en différents sels de K (KC1, bicarbonate de K et malate de K à hauteur de 20 g de K/kg chacun) afin, de déterminer l'impact alcalinisant de ces sels sur l'équilibre acido-basique. On a observé une alcalinisation du pH urinaire pour les régimes KHCO3 et K malate contrairement aux régime de base et KC1. Les régimes KHCO3 et K malate ont contrecarré l'hypocitraturie et l'excrétion urinaire élevée de Ca et Mg, caractéristiques d'une acidose métabolique latente. Ainsi le malate de K semble aussi efficace que le bicarbonate pour corriger l'acidose métabolique. Une 3ème étude sur rat avait pour objectif d'évaluer l'impact des sels de K (citrate de K) sur le métabolisme protéique. Le régime de base acidifiant comportait deux taux protéiques différents (13 et 26% caséine) et chacun de ces 2 régimes a été supplémenté ou pas par du citrate de K (12,3 g de K/kg). Les 2 régimes protéiques pauvres en K se sont révélés acidifiants en matière de pH urinaire. Les excrétions urinaires de citrate et d'αKG ont été restaurées significativement en présence de citrate de K, cet effet étant plus marqué pour le taux de caséine à 13%. L'apport en citrate de K augmente considérablement l'excrétion urinaire de K, quelque soit le taux protéique. Le taux protéique ne semble ainsi pas être la seule cause de survenue d'acidose, un déséquilibre électrolytique joue également un rôle important. Une 4ème étude avait pour objectif d'étudier les interactions possibles entre anions organiques de K et fibres. Pour cela, des rats Wistar ont été adaptés à un régime de base acidifiant (riche en protéines et NaCl et pauvre en K : lot LK), ou à un régime supplémenté en fibres (mélange pectine/inuline à 25 g/kg chacune : LK/F), ou en citrate de K (15 g de K/kg : HK), ou enfin en fibre et citrate de K (HK/F). Ces régimes ont été comparés sous l'angle de leurs impacts sur les fermentations digestives au niveau du gros intestin, et sur la balance du Ca, Mg et K et des paramètres de l'équilibre acido-basique. Le pH urinaire était nettement acide chez les rats adaptés aux régimes faibles en K. Le pH cécal, proche de 7 chez les rats adaptés aux régimes sans fibre, était significativement diminué avec le régime LK/F. Il faut noter que ce pH était sensiblement moins acide (p<0,001) chez les rats adaptés au régime HK/F. Cette étude indique que les anions provenant des fermentations coliques ne semblent pas exercer un pouvoir alcalinisant spécifique, à la différence des anions organiques des fruits et légumes. En conclusion, l'ensemble de ces travaux de thèse ont aboutit sur des résultats intéressants, en terme de balance des cations (Ca, Mg) et de l'équilibre acido-basique global, qui renforcent l'intérêt des anions organiques de potassium donc, de la consommation des fruits et légumes dans la prévention de l'acidose métabolique latente. Cependant d'autres études mériteraient d'être mise en place comme par exemple l'étude de l'interaction des sels de K avec les polyphénols ou l'impact de ces sels sur le métabolisme azoté ou énergétique, notamment au niveau cellulaire.