"En conjunction de science " : musique et rhétorique à la fin du Moyen Age / Agathe Sultan ; sous la direction de Jacqueline Cerquiglini-Toulet

Date :

Editeur / Publisher : [S.l.] : [s.n.] , 2005

Type : Livre / Book

Type : Thèse / Thesis

Langue / Language : français / French

Guillaume de Machaut -- 1300?-1377

Rhétorique -- France -- Moyen âge

Poésie française -- Avant 1500

Musique -- Moyen âge

Motets -- Moyen âge

Cerquiglini-Toulet, Jacqueline (1945-....) (Directeur de thèse / thesis advisor)

Université Paris-Sorbonne (1970-2017) (Organisme de soutenance / degree-grantor)

Relation : "En conjunction de science" : musique et rhétorique à la fin du Moyen Âge / par Agathe Sultan / Lille : Atelier national de Reproduction des Thèses , 2007

Résumé / Abstract : Invoquée et pratiquée par nombre de poètes médiévaux, source de la seconde rhétorique, la musique constitue aujourd'hui une pierre d'achoppement de la critique littéraire. Mondaine, humaine et instrumentale dans la tradition boécienne, unissant le sensible à l'intelligible, elle possède en tant qu'art du quadrivium des implications complexes pour la poétique. Son intérêt tient en particulier à la subtilité de ses écritures. Tributaire de modèles grammaticaux et rhétoriques mais conçue à nouveaux frais comme une science du Nombre à travers la pluralisation des voix, la musique de l'ars nova met en jeu une esthétique de l'équivoque. Imposant aux textes les raffinements de ses structures rythmiques, le motet s'illustre chez Guillaume de Machaut comme l'emblème d'un lyrisme de la tension, de la désarticulation et de l'altération. La pluritextualité, dont le fonctionnement paraît moins dialogique qu'échoïque, contribue par ses tropes multipliés à enrichir la fiction énonciative. Malgré la rupture ambiguë que suggère L'Art de dictier et l'instauration d'une certaine distance vis-à-vis du chant, c'est en héritiers des formes musicales que les écrivains forgeront leur propre contrepoint, entre harmonie et éloquence.

Résumé / Abstract : A common practice and a constant reference for many medieval poets, music was the source of the second rhetoric. However, today music appears to be a true stumbling stone for literary exegesis. In the tradition initiated by Boethius, music is altogether worldly, human and instrumental allowing the union between sense and intellect. As one of the arts of the quadrivium, its implications for the realm of poetics are very complex. Music interests us primarily for the intricacy of the styles. Even as it follows the old structural and rhetorical patterns, the music of the ars nova partakes in an ambivalent esthetics particularly through the innovative conception of the science of Numbers displayed in the multiplication of voices. In the works of Guillaume de Machaut whose lyrics and rhythmical composition equally reveal his utter degree of artistic refinement, the motet becomes the epitome of poetical tension, fracture and alienation. Pluritextuality provides not a catalyst for dialogue but rather operates as a chamber of echoes. Moreover, the proliferation of tropes intensifies and expands the fictional utterance. With the arguable exception of L'Art de dictier, followed by a relative disaffection for song, the writers continue to search for a new art of the counterpoint, between harmony and eloquence, in the shadow of traditional musical forms.