L'écriture narrative de Pierre Michon et Richard Millet : "Vies minuscules", "La Grande Beaune" et "la Gloire des Pythre", "L'Amour des trois soeurs Piale" : étude comparative / par Laetitia Lobet-Delassus ; sous la direction de Jean-Pierre Moussaron

Date :

Editeur / Publisher : [S.l.] : [s.n.] , 2006

Type : Livre / Book

Type : Thèse / Thesis

Langue / Language : français / French

Michon, Pierre (1945-....) -- Vies minuscules -- Critique et interprétation

Michon, Pierre (1945-....) -- La grande Beune -- Critique et interprétation

Millet, Richard(1953-....) -- La gloire des Pythre -- Critique et interprétation

Millet, Richard(1953-....) -- L' amour des trois soeurs Piale : roman -- Critique et interprétation

Moussaron, Jean-Pierre (1938-2012) (Directeur de thèse / thesis advisor)

Université Bordeaux Montaigne (1971-....) (Organisme de soutenance / degree-grantor)

Relation : L'écriture narrative de Pierre Michon et Richard Millet : "Vies minuscules", "La Grande Beaune" et "la Gloire des Pythre", "L'Amour des trois soeurs Piale" : étude comparative / par Laetitia Lobet-Delassus ; sous la direction de Jean-Pierre Moussaron / Lille : Atelier national de reproduction des thèses , 2006

Relation : L'écriture narrative de Pierre Michon et Richard Millet : "Vies minuscules", "La Grande Beaune" et "la Gloire des Pythre", "L'Amour des trois soeurs Piale" : étude comparative / par Laetitia Lobet-Delassus ; sous la direction de Jean-Pierre Moussaron / Pessac : Université Bordeaux Montaigne , 2023

Résumé / Abstract : Ce travail propose d'étudier conjointement les écritures contemporaines de Pierre Michon et Richard Millet, à travers leurs œuvres respectives : Vies minuscules, La Grande Beune et La Gloire des Pythre, L'Amour des trois sœurs Piale. Enracinés dans le terroir limousin pour l'un, corrézien pour l'autre, ces récits se donnent comme des lieux de mémoire et de rédemption, des tombeaux vivants pour des êtres minuscules voués à l'oubli. Mais sauver du silence des êtres anonymes en transformant leur existence, réelle ou imaginaire, en légende, c'est dépasser la sphère de la simple biographie rurale pour pénétrer celle de la fiction romanesque : oscillant de fait entre vérité et mensonge, tissant les voix comme autant de rets, le récit tente, par des détours multiples, de rendre une réalité qui se dérobe sans cesse. De cette vanité du langage et de leur entreprise, les narrateurs ne sont pas dupes mais la langue n'en reste pas moins, à la fois en tant que motif obsédant et matériau incontournable, l'enjeu fondamental de leurs écritures qui tantôt l'idolâtrent tel un fétiche, tantôt la rejettent avec violence. En outre, par son aspect charnel, le dire des deux auteurs tend à donner épaisseur à la réalité mais achoppe inéluctablement à une interrogation obsédante : comment donner à voir l'invisible et l'absence ? L'exploration des recoins du langage et de ses potentialités est l'une des voies empruntées pour tenter de se libérer des mythologies de l'échec et de la perte. Livrant bataille avec leur propre impossibilité et leur artifice, ces œuvres laissent sourdre la tension qui préside à leur déploiement, entre le désir fantasmé et l'imposture de leur accomplissement.

Résumé / Abstract : This work studies both the contemporary writings of Pierre Michon (1945-) and Richard Millet (1953-) through their respective works : Vies Minuscules, La Grande Beune and La Gloire des Pythre, L'Amour des Trois Sœurs Piale. One rooted in the rural Limousin, the other in Corrèze, these stories are depicted as places of memories and redemption, living graves for valueless people doomed to oblivion. But saving anonymous people from silence by changing their life, either real or unreal, into a legend, means going beyond the sphere of the simple rural biography and entering the one of romantic fiction. Thus swinging between truth and lie, weaving the voices into nets, the story tries through manifold roads to give out a reality which keeps on vanishing. The narrators are not deceived by the vanity of the language and of their project. However, both as an obsessive theme and unavoidable material, the language remains the fundamental stake of their writings which sometimes idolises it like a fetish and sometimes rejects it with violence. Besides, through its fleshly nature, the two authors' message tends to give depth to reality but inevitably comes up against an obsessive question: how to reveal the invisible and the absence? Since they endlessly question the power of appearance, the exploration of the recesses of the language and its potentialities, painting or music are among the ways followed in order to try and free oneself from the mythologies of failure and loss. Struggling with their own impossibility and their artifice, these works let well up the tension which commands their display, between fantasized desire and the deception of their completion.