De Thomas Hardy à Joseph Conrad : vers une écriture de la modernité / Stéphanie Bernard ; sous la direction de Josiane Paccaud-Huguet

Date :

Editeur / Publisher : Lyon : Université Lumière Lyon 2 , 2004

Type : Livre / Book

Type : Thèse / Thesis

Langue / Language : français / French

Hardy -- Thomas -- 1840-1928 -- Critique et interprétation

Conrad -- Joseph -- 1857-1924 -- Critique et interprétation

Hardy, Thomas (1840-1928) -- Jude the obscure

Conrad, Joseph (1857-1924) -- Lord Jim

Paccaud-Huguet, Josiane (1953-2023 ; linguiste) (Directeur de thèse / thesis advisor)

Université Lumière (Lyon ; 1969-....) (Organisme de soutenance / degree-grantor)

Relation : De Thomas Hardy à Joseph Conrad : vers une écriture de la modernité / Stéphanie Bernard ; sous la direction de Josiane Paccaud-Huguet / [S. l.] : [s. n.] , 2004

Résumé / Abstract : Thomas Hardy est le plus souvent considéré comme un auteur victorien. Cependant, son dernier roman intitulé Jude the Obscure annonce la modernité qui éclot à l'aube du vingtième siècle, lorsque l'auteur se tourne vers la poésie et qu'un autre écrivain, nommé Joseph Conrad, rédige ce roman aux mille voix qu'est Lord Jim. Derrière leurs œuvres se profile la réécriture de la tragédie qui renaît sous les espèces du tragique. Tess of the D'Urbervilles, à la tonalité pastorale parfois, rappelle les tragédies familiales des grands auteurs grecs. Avec Jude the Obscure, la ville a remplacé la campagne, la société a inéluctablement pris la place des dieux. Cette chute du divin s'affirme dans Lord Jim où le romantisme côtoie l'éclatement de la représentation dans une écriture moderne, puis plus nettement encore au travers des paysages blancs et froids de Under Western Eyes. Ces œuvres, tant par leurs différences que par leurs ressemblances, mettent en lumière le renouvellement qu'opère la modernité sur les genres et les formes du passé. Le style tragique utilise la lettre pour mieux la faire voler en éclat et s'oriente sur le pan de la voix : celle de l'écrivain qui se fait poète, celle de Jude qui se laisse bercer par son imaginaire, ou encore celle de l'indicible vérité qui borde l'horreur et surprend le lecteur occidental du texte conradien.

Résumé / Abstract : Thomas Hardy is usually considered a Victorian writer. Nonetheless, his last novel entitled Jude the Obscure announced the era of modernity which started with the twentieth century, just before he abandoned fiction to become a poet, while Joseph Conrad was writing that deep-resounding novel entitled Lord Jim. With rising modernity in the background, it appears that their works allowed for the rewriting of tragedy, now revived as the tragic. Tess of the D'Urbervilles, whose tone may sound pastoral, recalls traditional Greek tragedies. In Jude the Obscure, urban settings have replaced the countryside, and society has definitely been substituted for the gods. Such a defeat of the divine is brought even further with Conrad : in Lord Jim, the romantic undertones are incessantly balanced by the explosion of the conventions of representation; the modern age is clearly perceptible in the white and cold landscapes of Under Western Eyes. These four novels, through their similarities and differences, show how modernity operates on genres and old forms of writing by regenerating them. The tragic as a style uses the letter the better to shatter it : so it does when the voice of the poet can be heard through the murmurs of Jude's imagination, or when unspeakable truth comes close to the horror and startles the Western reader of the Conradian text.