L'art et le décor à travers le style de deux écrivains du XIXe siècle, Chateaubriand et les Goncourt / Caroline Bonnet ; sous la direction de Georges Molinié

Date :

Editeur / Publisher : S.l. : s.n. , 2005

Format : 1 vol. (450 p.)

Type : Livre / Book

Type : Thèse / Thesis

Langue / Language : français / French

Chateaubriand -- François René de -- 1768-1848 -- Et l'art

Goncourt -- Edmond de -- 1822-1896 -- Et l'art

Goncourt -- Jules de -- 1830-1870 -- Et l'art

Décoration architecturale -- France -- 19e siècle

Décoration -- France -- 19e siècle

Écrivains français -- 19e siècle

Arts décoratifs -- France -- 19e siècle

Classicisme (art) -- France

Art gothique -- France

Molinié, Georges (1944-2014) (Directeur de thèse / thesis advisor)

Université Paris-Sorbonne (1970-2017) (Organisme de soutenance / degree-grantor)

Relation : L'art et le décor à travers le style de deux écrivains du XIXe siècle : Chateaubriand et les Goncourt / Caroline Bonnet / Lille : Atelier national de Reproduction des Thèses , 2006

Résumé / Abstract : Partant de l'hypothèse qu'Art et Littérature sont influencés par leur époque, nous montrerons l'évolution de l'art et du décor au XIX ème siècle en comparant style littéraire et style de décor. En choisissant Chateaubriand pour le début du siècle et les Goncourt pour la seconde moitié, la période chronologique est suffisamment étendue pour mesurer l'évolution de l'art et du décor dans leur connexion avec ces deux styles littéraires. Le style Empire de Chateaubriand, à définir, repose sur les trois piliers du néoclassicisme Beauté, harmonie et équilibre affirmant dans la prose comme dans le décor un style architecturé, linéaire, idéalisé. Reflet de la propagande Napoléonienne, arts et décor prolongent l'ambition didactique de la prose qui exalte le Docere, movere, placere classique. Prose de combat, peinture et décor conduisent la méditation cathartique et se transforment en vanités picturales ou littéraires. Pourtant au delà du carcan classique, écriture, peinture et décor expriment une sensibilité déjà romantique. A la ligne succède la couleur, préfiguration d'une fragmentation propre au décor que les Goncourt réaliseront dans la prose. La seconde moitié du siècle est soumise à la décadence et à l'éclectisme. La prolifération du verbe correspond dans le décor à l' horror vaccui. Le décor déconstruit reflète la fragmentation de la phrase et la déliquescence du corps. L'écriture artificielle rejoint dans sa syntaxe l'éparpillement impressionniste pourtant incompris des Goncourt. La touche fragmentée du tableau correspond dans le décor au bibelot anthropomorphisé, substitut du féminin, et dans la phrase, au mot vidé de son sens, mot bibelot, objet de collection.

Résumé / Abstract : Assuming that art and literature reflects their time, we will point out the evolution of art and interior decoration by a comparative study of literature and interior decoration styles'. Authors such as Chateaubriand for the early XIXth century and the Goncourt for the second half will provide significant examples to analyze the evolution of art and decoration and their relevance with the authors' style. We shall define the Empire style of Chateaubriand based on neoclassicism, beauty, harmony and balance, revealing both in prose and decoration a architectured style, defined by the line and idealisation. Participating to the Napoleonian propaganda, arts and decoration emphasize the didactic purpose of prose, expressing the classical doctrine of docere, movere, placere. Prose of war, painting and decoration can lead to meditation, catharsis and figurative or literary vanities. Yet, beyond the classical constraints, writing, painting and decoration reveal a sensibility forecasting romanticism. Drawing gave way to colour, foreshadowing a break in decoration, witnessed in the Goncourt prose. Decadence in prose and eclecticism in decoration epitomized the second half of the century. The richness of prose echoes a decoration subjected to the horror vaccui. The deconstructed décor parallels not only the decadence of a fragmented sentence but also the decay of the sick body. The fragmented syntax in this precious writing style mirrors the impressionist dispersion misunderstood by the Goncourt. The scattered touch corresponds, in decoration, to the anthropomorphic and feminine substitute bibelot and, in literature, to the word which becomes a word bibelot, work of art.