Date : 1998
Type : Livre / Book
Type : Thèse / ThesisLangue / Language : français / French
Roman espagnol -- 1500-1700 (Période classique)
Collection : Lille-thèses / Atelier de reproduction des thèses / Lille : Atelier national de reproduction des thèses , 1983-2017
Résumé / Abstract : Le "roman byzantin" espagnol regroupe un ensemble d'oeuvres composees entre les annees 1550 et la fin des annees 1620, dont deux de lope de vega et cervantes. Ces romans se presentent comme les heritiers des "romans grecs". Ils s'inscrivent dans un processus de legitimation de la narration en prose. Les romans byzantins seduisent par leur exemplarite esthetique et morale. Ils s'opposent notamment au roman de chevalerie, cible principale des moralistes et preceptistes, par la conciliation de la vraisemblance et de l'admiratio. L'abandon du merveilleux est compense par le recours a une poetique de la surprise et du suspense, qui explique tres largement le succes de ces oeuvres. Quant au traitement de l'action amoureuse, il fuit les diverses transgressions qui lui sont generalement inherentes, qu'il s'agisse des relations sexuelles illegitimes ou des diverses manifestations de la melancolie amoureuse. Le mariage, denouement convenu des romans, nouvelles ou oeuvres dramatiques, prend ici un relief particulier dans la mesure ou la relation des amants heroiques, chaste, constante et etonnamment "egalitaire" peut apparaitre comme une exaltation des fondements du septieme sacrement (engagement mutuel et sans reserve, indissolubilite). Ce traitement moralise de la thematique amoureuse constitue, avec le paradigme du pelerinage (peregrinatio vitae et peregrinatio amoris), l'essentiel de l'aspect didactique du roman byzantin. L'action exemplaire ne fait pas pour autant l'economie de l'expression de schemas d'opposition mythiques ou initiatiques : rebellion feminine contre l'homme, du fils contre le pere du cadet contre l'aine. Souvent euphemises, ces conflits, presents dans l'action premiere, les episodes et recits seconds se trouvent multiplies, notamment a l'epoque de la reprise en main qui caracterise la contre-reforme.
Résumé / Abstract : The byzantine novel of the xvie and xviie centuries, that "imitates" the "greek" novel, may be considered as part of the debate about the legitimation of prose fiction. These novels seduce by their esthetical and moral exemplarity. Unlike the novels of chivalry, criticized by both moralists and preceptists, they try to conciliate verisimilitude and admiratio. The marvelous supernatural is replaced by poetics of surprise and suspens, which explains the success of this genre. The lover protagonists'relationships is moralized : the main transgressions, as illegitimate intercourse or the different manifestations of melancholia, don't appear or are attenuated. The main plot may be read as an apology of marriage, as it was redefined by the trente council, since, like the seventh sacrament, the protagonist's love, that will lead to marriage, is based on mutual engagement (the equality of man and woman in the action is characteristic of this genre) and indissolubility. As describing an initiatory progress, this exemplary action also represents conflicts against the figures of power : revolt of woman against man, of son against father, of younger against elder brother. They often appear as euphemisms, but their presence in main plot and secondary episodes multiplicates them, mostly in the novels of the xviie century, those that coincide with the heights of the counter-reformation.