Les rapports du savoir et du pouvoir : l'Académie des sciences morales et politiques de 1832 à 1914 / Corinne Delmas ; sous la direction de Dominique Damamme

Date :

Format : 1 vol. (772 p.)

Type : Livre / Book

Type : Thèse / Thesis

Langue / Language : français / French

Académie des sciences morales et politiques

Expertises

Damamme, Dominique (19..-.... ; politiste) (Directeur de thèse / thesis advisor)

Université Paris Dauphine-PSL (1968-....) (Organisme de soutenance / degree-grantor)

Relation : Les rapports du savoir et du pouvoir : l'Académie des sciences morales et politiques de 1832 à 1914 / Corinne Delmas ; sous la direction de Dominique Damamme / , 2000

Résumé / Abstract : L'Académie des sciences morales et politiques est le plus souvent étudiée comme une société savante, dispensatrice d'un savoir theorique, et c'est dans une perspective d'histoire des idées que ses travaux ont jusqu'à présent été analysés. Or, cette institution peut également être perçue, entre 1832, date de sa restauration par Guizot, et 1914, comme un cercle d'expertise, produisant des travaux orientés vers l'action politique, vers la réforme. Les sciences morales, sciences de la morale mais aussi sciences des mœurs, peuvent être appréhendées comme des << sciences de l'agir >>. Cette académie est finalement à la fois une institution savante, productrice d'un savoir théorique orienté vers le gouvernement de l'opinion et le débat pluraliste et un cercle d'expertise, produisant un travail autonome qui se conçoit au service de la société. La division du travail académique, l'oscillation entre théorie et pratique, la tension entre spiritualisme et réalisme expliquent cependant les limites d'une expertise académique. Le modèle scientifique de l'encyclopédisme sur lequel repose le travail académique, modèle de dialogue possible entre les sciences, est de plus progressivement remis en cause. L'Académie promeut un idéal de science de l'agir contradictoire au modèle positiviste du savant qui s'impose sous la IIIe République. L'expertise académique est enfin confrontée à la concurrence d'autres formes d'expertise, administratives et savantes, qui se développent progressivement à partir du Second Empire. Ces divers facteurs, les origines politiques (Monarchie de juillet) et doctrinales (libéralisme) de l'Académie, le contexte politique, contribuent à faire évoluer la position et le rôle de ce cénacle qui, de cercle d'expertise, tend de plus en plus à s'affirmer plutôt comme une société savante et comme une instance morale.