Marcel Pagnol adaptateur / Thierry Dehayes ; sous la direction de Maurice Ménard

Date :

Editeur / Publisher : [S.l.] : [s.n.] , 1999

Type : Livre / Book

Type : Thèse / Thesis

Langue / Language : français / French

Pagnol -- Marcel -- 1895-1974 -- Critique et interprétation

Giono -- Jean -- 1895-1970 -- Adaptations cinématographiques

Films parlants

Ménard, Maurice (Directeur de thèse / thesis advisor)

Le Mans Université (1977-....) (Organisme de soutenance / degree-grantor)

Université du Maine. Faculté des lettres et sciences humaines (Autre partenaire associé à la thèse / thesis associated third party)

Relation : Marcel Pagnol adaptateur [Ressource électronique] / Thierry Dehayes ; sous la direction de Maurice Ménard / [S.l.] : [s.n.] , 1999

Relation : Marcel Pagnol adaptateur / Thierry Dehayes ; sous la direction de Maurice Ménard / Lille : Atelier national de reproduction des thèses , 1999

Résumé / Abstract : L'originalité de l'oeuvre cinématographique de Marcel Pagnol est qu'elle comprend près de 50% d'adaptations. Outre quatre livres de Jean Giono, Pagnol a adapté a l'écran des récits de Georges Courteline, d'Alphonse Daudet, Guy de Maupassant, Emile Zola, ainsi que des pièces de théâtre. Ce cinéaste qui déclarait que le sujet original lui faisait peur s'est pourtant rarement soucié de demeurer fidèle à l'esprit de l'ouvrage original. Il voyait dans les oeuvres adaptées l'occasion d'exercer son propre talent de dramaturge, qu'il concevait comme l'application de principes généraux, susceptibles de définir l'art dramatique. Il y a donc, comme l'écrivait André Bazin, un cas Pagnol. Non seulement parce que cet adaptateur a mené en parallèle une oeuvre originale, mais aussi parce qu'il fut le contemporain, l'ami et le rival d'un des écrivains les plus importants de sa géneration : Jean Giono. Cette rencontre entre deux talents finalement très différents, voire opposés, permet de se re-interroger sur le problème de la fidelite; d'une adaptation cinematographique à son modèle littéraire : on constatera paradoxalement que Pagnol a connu, dans son travail d'adaptateur, ses plus grands succès lorsqu'il a pris le plus de distance par rapport à l'oeuvre originale. Sans doute faut-il voir dans ce fait la preuve que l'art dramatique et l'art du roman obéissent, ainsi que le pensait Pagnol, à des règles bien différentes, et donc qu'il ne saurait y avoir d'adaptation réussie d'une oeuvre romanesque sans une nécessaire trahison ; leçon à ne pas oublier quand on s'efforce de juger le travail de Marcel Pagnol, qui fut le créateur d'une forme de tragédie populaire et, souvent, un remarquable peintre de caractères ; à la manière des auteurs classiques. Ce talent original, y compris dans ses travaux d'adaptation, lui assure une place non négligeable parmi les dramaturges et écrivains du XXème siècle, et il est regrettable que la critique ne l'ait généralement pas admis plus tôt.

Résumé / Abstract : The uniqueness of Marcel Pagnol's film works resides in the fact that screen adaptation makes up nearly 50% of his work. In addition to four books by jean giono, pagnol adapted to the screen stories by Georges Courteline, Alphonse Daudet, Guy de Maupassant, Emile Zola, as well as some plays. Although Pagnol the filmmaker was fond of saying that an original theme terrified him, he rarely remained loyal to the spirit of an original work. He saw in the process of screen adaptation the opportunity to make use of his own talent as a playwright, which he considered to be the application of general principles capable of defining the dramatic arts. There is, consequently, as André Bazin wrote, a Pagnol case ; not only because his screen adaptations were original works, but also because he was the contemporary, the friend, and the rival of one of the most eminent writers of his generation : Jean Giono. This meeting of the proverbial minds, which in itself was an encounter between ultimately two very different talents, (even opposing ones) affords an opportunity to revisit the problem of loyalty ; of a screen adaptation vis-a-vis its literary model. In doing so, one notices, interestingly and paradoxically, that Pagnol enjoyed his greatest successes as a screen adapter when he distanced himself the furthest from the original work. Undoubtedly, one sees in this phenomenon proof that dramatic arts and the art of novel writing follow, as Pagnol believed, very different rules, and that there can never be a successful screen adaptation of a novel without the "requisite " betrayal of the literary work - a lesson to bear in mind when one attempts to study Marcel Pagnol's work ; he was also the creator of a popular tragedy genre, and often, sketched remarkable character portraits in the style of the classical authors. His unique talent, including that used in his screen adaptations, ensures him place among both playwrights and writers of the 20th century, and it is regrettable that this critique was not acknowledged earlier.