Les divinités féminines dans le panthéon mycénien d'après les archives en linéaire B / Cécile Boëlle ; sous la direction de Pierre Carlier

Date :

Editeur / Publisher : [S.l.] : [s.n.] , 1998

Format : 1 vol. (317 p.)

Type : Livre / Book

Type : Thèse / Thesis

Langue / Language : français / French

Déesses grecques -- Mycènes (ville ancienne)

Civilisation mycénienne -- Histoire religieuse

Carlier, Pierre (1949-2011) (Directeur de thèse / thesis advisor)

Université de Nancy II (1970-2012) (Organisme de soutenance / degree-grantor)

Résumé / Abstract : L'histoire des religions préhelléniques, s'appuyant sur les théories de Bachofen sur le matriarcat préhistorique, a longtemps fait une large place à une grande déesse omnipotente, accompagnée d'un jeune dieu présenté comme son fils et son amant. A la suite d'Evans, nombreux sont les historiens qui ont accepté cette conception de "dual monotheism", et ceci d'autant plus facilement que l'iconographie minoenne et mycénienne, par la place prépondérante qu'elle accorde à la femme (considérée alors comme une déesse) semblait venir renforcer cette théorie. Pourtant, dès 1950, Nilsson a refusé cette interprétation univoque de l'iconographie pour y reconnaître plusieurs déesses. L'examen des données iconographiques a montré combien les représentations de femmes étaient nombreuses et variées. Mais, a priori, rien ne permet de distinguer une femme d'une déesse. Il nous semble donc hasardeux d'utiliser l'image pour appuyer l'une ou l'autre des idées dominantes au sujet de la religion minoenne. Cependant, les premiers textes que nous possédons, les archives des palais mycéniens crétois et continentaux, attestent l'existence des panthéons diversifiés et organisés. On y trouve la plupart des grandes déesses classiques et d'autres divinités féminines qui n'ont pas survécu aux époques postérieures. Parmi ces déesses, Po-ti-ni-ja semble avoir une importance particulière et on l'a parfois considérée comme l'héritière de la grande déesse. Cependant, le fait que ce titre soit employé soit seul soit accompagné de précisions diverses nous semble refléter une phase d'assimilation de différents caractères en une même déesse (comme c'est le cas dans les panthéons orientaux pour la constitution de la personnalité de la grande déesse Inanna / Ishtar), plutôt que de division des pouvoirs d'une grande déesse omnipotente originelle.

Résumé / Abstract : The history of pre-hellenic religions, based on J. Bachofen's theories about prehistoric matriarchy, has for a long time strongly emphasized the figure of a great omnipotent goddess accompanied by a young god presented as both her son and her lover. Following A. Evans, lots of scholars have agreed to this view of dual monotheism, the more so that both minoan and mycenaean iconography, owing to the fundamental status its gives the woman (considered in that case as a goddess), seemed to confirm this theory. But as soon as 1950 M.P. Nilsson refused this one-sided interpretation of iconography and provided evidence of several goddesses. The scruting of iconographic data has suggested how numerous and varied representations of women were. But nothing enables one to make a difference between a woman and a goddess. Nonetheless the numerous texts we have - archives from cretan mycenaean and continental palaces - provide evidence of various and organized pantheons. There we find most of the great classical goddesses and other female deities who haven't survived down to further periods. Among these deities, Po-ti-ni-ja seems to occupy a particular place and she has sometimes been considered as the heiress of the great goddess. However, the fact that the title is used either on his own or mixed with various details seems to point to a phase of assimilation of different features by a unique goddess (as it is the case in eastern panthenon regarding the constitution of the great goddess's personality Inanna / Ishtar) rather than the splitting of the powers of a great omnipotent and innate goddess.