L'imaginaire du traducteur littéraire d'après les auto-traductions de Samuel Beckett / Linda Collinge ; sous la direction de Philippe Chardin

Date :

Editeur / Publisher : [S.l.] : [s.n.] , 1994

Type : Livre / Book

Type : Thèse / Thesis

Langue / Language : français / French

Beckett -- Samuel -- 1906-1989 -- Critique et interprétation

Chardin, Philippe (1948-2017) (Directeur de thèse / thesis advisor)

Université de Reims Champagne-Ardenne (1967-....) (Organisme de soutenance / degree-grantor)

Relation : L'imaginaire du traducteur littéraire d'après les auto-traductions de Samuel Beckett / Linda Collinge ; sous la direction de Philippe Chardin / Lille : Atelier national de reproduction des thèses , 1994

Résumé / Abstract : Cette thèse confronte le processus de traduction et les lectures des traducteurs aux théories de la réception. Si l'imaginaire du lecteur traducteur œuvre dans le processus de traduction, de quelle façon intervient-il - comme handicap - et pour produire quels effets ? L'application de la théorie de la "lecture comme jeu" élaborée par Michel Picard a une traduction et a trois auto-traductions de Samuel Beckett fournit des éléments de réponse et permet de dégager des fonctions de l'imaginaire du traducteur littéraire. De l'étude comparative de cinq traductions du "bateau ivre" de Rimbaud, dont le "drunken boat" de Beckett, émerge une fonction aliénante de l'imaginaire : le traducteur joue par son imaginaire reste aliéné a une interprétation obsessionnelle. La fonction ludique, définie comme une faculté de l'imaginaire a autoriser des déplacements lexicaux ou syntaxiques, a assouplir les rigidités du réel - en l'occurrence al version originale - a procéder aussi a des opérations symboliques, est a l'oeuvre dans la traduction de la pièce de théâtre happy days vers oh les beaux jours. La micro-analyse comparée du roman malone meurt et malone dies révèle l'exercice d'une fonction gestionnelle, cette tendance de l'imaginaire a éviter la douleur et a tenir a distance toute forme de déplaisir, mais le traducteur fait usage également d'une fonction transgressante lorsque son imaginaire affronte les conventions et l'autorité de la langue pour créer des équivalences hors norme. Lors du passage du poème en prose stirrings still a soubresauts, l'introduction de la troisième personne comme figure d'alterite participe a l'épanouissement de la fonction ludique chez Beckett. L'écrivain, conscient des enjeux que représentent ses traductions, n'est plus handicape par son imaginaire mais en use avec une certaine jubilation.

Résumé / Abstract : This dissertation confronts the translation process, especially translators' interpretations of original texts, and reception theories. If the imagination is at work in the translating process, how does it intervene - as an aid, as a hindrance - and what are its effects ? Applying the theory developped by michel picard - "la lecture comme jeu" - to one translation and three selftranslations by Samuel becket is effective in providing answers to these questions and in revealing four functions of the literary translator's imagination. The comparative study of five translations of Arthur Rimbaud’s "bateau ivre", including beckett's "drunken boat", reveals an "alienating function" of the imagination : the translator, a victim of his imagination, produces an interpretation of the text which reflects his personal obsessions. In the translating of the play happy days into oh les beaux jours, the "playing function" is at work. This function is defined as a capacity of the imagination to authorize lexical or syntactical changes or to facilitate acts of symbolization. The microanalysis of the novel malone meurt and its translation malone dies reveals a "managing function", a tendancy of the imagination to avoid pain and to keep all forms of displeasure at a distance ; but becket also uses the "transgressing function" when his imagination challenges linguistic conventions and creates original equivalents. Introducing the third person singular in the prose poem stirrings still creates a certain narrative distance and thus facilitates the intervention of the "playing function" when beckett translates the poem into soubresauts. Conscious of the risks involved in translating his own works, beckett is no longer hindered by his imagination but uses it rather freely and effectively.