La liberté dans l'œuvre de Crébillon fils / Elodie Cuyl-Candit ; sous la direction de Paul Sadrin

Date :

Type : Livre / Book

Type : Thèse / Thesis

Langue / Language : français / French

Crébillon -- Claude-Prosper Jolyot de -- 1707-1777 -- Critique et interprétation

Liberté -- Dans la littérature

Libertinage -- Dans la littérature

Libertins (philosophie du 17e siècle)

Sadrin, Paul (1935-2000) (Directeur de thèse / thesis advisor)

Université de Bourgogne (1970-....) (Organisme de soutenance / degree-grantor)

Relation : La liberté dans l'œuvre de Crébillon fils / Elodie Cuyl-Candit ; sous la direction de Paul Sadrin / Lille : Atelier national de reproduction des thèses , 1995

Résumé / Abstract : L'œuvre de Crébillon fils présente le libertin comme un être faible tout entier dominé par ses passions et dont les écarts de conduite paraissent la manifestation d'un instinct que la société peut réprimer mais non bâillonner. Cet univers est celui d'une sensualité générale à laquelle les libertins pressent leurs conquêtes de s'abandonner sans contrainte. Or, il apparait que cette liberté sensuelle est illusoire et que chacun a besoin de justifier ses débordements. Il y a, dans les conquêtes libertines, une intention cruelle qui vise à étudier la liberté féminine à l'égard du désir et qui trouve son excuse dans une volonté affichée de faire des "expériences" philosophiques. Ce besoin de justification est le symptôme d'une culpabilité tenace. Faut-il que l'individu soit tenté quand il s'avère trop faible pour résister? Quelle est, des lors, l'exacte mesure de la liberté humaine? Le libertin est, de plus, un être en représentation qui est soumis aux jugements du "public" le "public" est tout-puissant et c'est pour protéger sa réputation, si nécessaire dans ce monde d'apparences que chacun est obligé de se masquer: ainsi des prudes et des dévots, ainsi du libertin lui-même, condamné à plaire toujours il n'est pas davantage de liberté politique que de liberté sociale. Les princes sont des tyrans qui exigent de leurs sujets une totale soumission afin que nul ne vienne mettre un obstacle à leurs aspirations, toutes aussi puissantes chez les princes qu'en les individus ordinaires. L'être libertin est un être en proie à la volonté effrénée de satisfaire ses passions, fut-ce en aliénant la liberté d'autrui, oubliant que ses passions mêmes l'enchainent.

Résumé / Abstract : Crebillon fils novels show the libertin as a weak individual, completely dominated by his passions and whom aberrations seem the manifestation of an instinct that the society can repress but not gag. This universe is the one of a general sensuality to which the libertins press their conquests to surrender without constraint however, it seems that this sensual freedom is an illusion and that everyone has to justify his faults there is, in libertines conquestes, a crual intention, an evil purpose that aims to study feminine freedom before desire and that finds its excuse in an ostentatious will to make "experiences". This need of justification is the symptom of a tenacious guilt. Shall the individual be tempted when he proved himself too weak to resist? Which is, then, the exact measure of the human freedom? Moreover, the libertin is an individual in exhibition, who is subdued to the judgements of the "public" the "public" is powerful and it is to protect one's reputation, so necessary in that world of appearances, that everyone has to disguise himself, condemned to be always pleasant. There is no more political freedom than social freedom kings and prince are tyrants who require from their subjects, a total submission so that no one could cross their aspirations nor desires, as powerful in prince as they are in ordinary people. The individual is prey to the desperate will to satisfact his passion, whatever it is in alienating the freedom of the others, forgetting that they are his passions themselves that chain him.