Les représentations à l'œuvre dans la lutte contre la pauvreté : France, décennie 80 / Anne Chaté ; sous la direction de Carmen Bernand

Date :

Editeur / Publisher : [S.l.] : [s.n.] , 1994

Type : Livre / Book

Type : Thèse / Thesis

Langue / Language : français / French

Secours catholique -- France

Pauvreté -- France

Pauvreté -- Politique publique -- France

Discours (linguistique)

Bernand, Carmen (1939-....) (Directeur de thèse / thesis advisor)

Université Paris Nanterre (Organisme de soutenance / degree-grantor)

Relation : Les représentations à l'oeuvre dans la lutte contre la pauvreté : France, décennie 80 / Anne Logeais-Chaté / Lille : Atelier national de reproduction des thèses, Université Lille 3 , 1995

Résumé / Abstract : L'analyse des dénombrements de la population pauvre et des ouvrages traitant de la pauvreté montre que la définition de la pauvreté comporte toujours une part de subjectivité. L'étude se donne alors pour premier objectif de préciser dans quelle mesure et selon quelles modalités, en France et dans la décennie 80, la pauvreté et la lutte contre la pauvreté sont investies de sens, construites, par les acteurs collectifs impliques dans cette lutte. Le second objectif consiste à vérifier si ces images alternatives de la pauvreté permettent de rendre compte des relations entre ces acteurs. L'étude, reposant sur une analyse de discours, a concerné quatre acteurs: dans le domaine politique, les députés volontaires lors de la discussion du projet de loi relatif à un revenu minimum, dans le domaine associatif, le secours catholique, a.t.d. quart monde et le secours populaire. Pour ces dernières, le matériau utilise est constitué des revues éditées pour les donateurs et les membres. Au terme de cette étude, il apparait que les acteurs collectifs impliques dans la lutte contre la pauvreté opèrent des constructions sociales de la pauvreté alternatives et concurrentes, bien que présentées souvent comme "allant de soi". E n même temps que ces acteurs effectuent une représentation des pauvres, au sens de délégation, ils en produisent une représentation sociale, au sens d'image, selon des modalités spécifiques a chacun d'eux. Ce travail invite à rompre avec la présentation habituelle du discours "au nom des pauvres" comme parole dépourvue de locuteur. Concevant différemment la pauvreté, chacune de ces associations définit de façon spécifique les critères d'excellence de lutte contre la pauvreté : il n'y a pas accord sur la bonne façon de "faire le bien". Les représentations alternatives de la pauvreté et de la lutte contre la pauvreté peuvent alors susciter des tensions entre les acteurs.

Résumé / Abstract : The analysis of French poor population's counting’s and writings about poverty indicates that the definition of poverty always includes a part of subjectivity. The first goal of this memoir is to define how and in what extent the definition of poverty and that of war against poverty result from the intervention of the collective actors involved in war against t poverty. The second goal consists in specify if the differences in the way to understand poverty and war against poverty can explain the relation between these actors. The research, based upon a speech analysis, have studied four social actors: three of them are charitable organizations (aide a toute detresse-quart monde, secours catholique and secours populaire), and the last one is a political actor, formed by the group of members of parliament discussing a law project about the definition of a minimum legal income. The raw materials of the analysis are the issues of the charitable organizations, and the acts of the parliament sessions. The research shows that involved actors build alternative and rival social constructions of poverty, even though those constructions are known to be trivial. When those actors represent the poor (in the sense of a delegation), they also all show a proper social representation of them. The work attempts to break the idea from which the "speech in the name of the poor" is a neutral witness, with no implied conviction. As each actor has a different conception of poverty, he defines a different way to fight against it: there is no universal war against the poverty. Finally, those different representations of poverty and war against the poverty cause stresses between social actors.