Marché des quotas et changements structurels dans le secteur laitier : analyse du cas du Québec et perspectives en France / Daniel-Mercier Gouin ; sous la direction de Daniel Perraud

Date :

Type : Livre / Book

Type : Thèse / Thesis

Langue / Language : français / French

Produits laitiers -- Contingentement -- France

Produits laitiers -- Contingentement -- Canada

Produits laitiers -- Politique publique -- Canada

Perraud, Daniel (1942-2009 ; spécialiste d'économie agricole) (Directeur de thèse / thesis advisor)

Université Pierre Mendès France (Grenoble ; 1990-2015) (Organisme de soutenance / degree-grantor)

Résumé / Abstract : Depuis le debut des annees 1970, la politique laitiere canadienne s'est articulee autour d'un contingentement strict de la production. Cette politique s'est accompagnee d'une restructuration massive et d'une concentration continue du secteur de production laitiere. L'approche neo-marginaliste, dominante dans la litterature economique nord-americaine sur le sujet, explique la concentration du secteur resultant du marche des quotas par des differences de couts marginaux de production au niveau individuel. Dans la presente recherche, les resultats obtenus de calculs economiques demontrent que ce n'est pas l'analyse des couts unitaires qui peut expliquer la rationalite economique des producteurs laitiers quebecois sur le marche des quotas. Par contre, tous les indicateurs convergent pour montrer que les aspects dimension et revenu (et aussi les rendements techniques et le niveau technologique qui y sont etroitement lies) sont beaucoup plus performants pour expliquer la croissance des exploitations laitieres, leur possibilite de reproduction et l'evolution structurelle du secteur qui en decoule. Meme sans marche officiel des quotas entre producteurs, l'evolution structurelle du secteur laitier francais montre des similitudes avec la situation observee au quebec, du moins du cote de l'offre de quotas. En effet, en france, c'est sur la base de quotas monnayables, achetes par l'etat, qu'a pu etre engagee la relance du processus de concentration-elimination de la production. Les exploitations de plus petites dimensions disparaissent rapidement aussi bien en france qu'au quebec, elles ne sont pas reproductibles, d'ou l'attrait de la vente des quotas sous forme de retraits primes en france ou sur le marche des quotas au quebec. C'est du point de vue de la demande de quotas que le mode de gestion des quotas en france se distingue particulierement de celui du quebec : ce sont les pouvoirs publics francais qui paient la restructuration et non les acheteurs de quotas sur le marche. La demande de quotas la plus solvable provient tout de meme essentiellement des exploitations de grandes dimensions qui, eventuellement, pourraient se substituer aux pouvoirs publics pour effectuer a leur propre benefice la restructuration du secteur laitier francais, comme elles le font au quebec par le marche des quotas.

Résumé / Abstract : Since the early seventies, canadian dairy policy has been built around strict production quotas. This policy has been accompanied by a thorough restructuring and a steady process of concentration in the dairy production sector. The neo-marginalist approach, which has predominated in the north american literature on this topic, explains the process of concentration resulting from the quota market by differences in marginal production costs at an individual level. In the present study, the results of our economic calculations show that the analysis of unit costs cannot provide an explanation of the economic rationality of dairy producers on the quota market in quebec. On the other hand, all the indicators do tend to show that farm-size and income (as well as technical output and the level of technology, which are closely linked to these) are far more relevant in explaining the growth of dairy farms, their reproduction potential and the resulting structural trends in this sector. Even when there is no official quota market for producers, as in the french set-up, structural changes in the dairy sector have much in common with what we have observed in quebec, at least concerning the supply of quotas. Indeed, in france it has been through a system of exchangeable quotas, which were bought up by the state, that the process of concentration-elimination of production has been reengaged. Small-scale farms are disappearing rapidly both in france and in quebec; they cannot sustain their own reproduction, which explains why the sale of quotas, in the farm of withdrawal bonuses in france or on the quota market in quebec, has been so succesfull. It has been over the question of demand for quotas that the mode of quota management has differed most between france and quebec : the french authorities have covered the cost of the restructuring, and not the quota buyers on the market. Nonetheless the most solvent demand for quotas has come essentially from large-scale farms which could, in the future, replace the public authorities, and carry out the restructuring of the french dairy sector in their own interests, as they have done in quebec by the quota market.