Implication des acides époxyeicosatrienoïques de l'arachidonique et du facteur d'activation des plaquettes (platelet-activating factor) dans le processus de neurosécrétion de la somatostatine et de la lulibérine hypothalamiques / Marie-Pierre Junier ; [sous la direction de Fernand] Dray

Date :

Editeur / Publisher : [S.l.] : [s.n.] , 1988

Type : Livre / Book

Type : Thèse / Thesis

Langue / Language : français / French

Somatostatine

Facteur d'activation des plaquettes

Eicosatétraénoïque, Acide

Neurosécrétion

Somatolibérine

Gonadolibérine

Dray, Fernand (192.-2017) (Directeur de thèse / thesis advisor)

Université Paris-Sud (1970-2019) (Organisme de soutenance / degree-grantor)

Université de Paris-Sud. Faculté des sciences d'Orsay (Essonne) (Autre partenaire associé à la thèse / thesis associated third party)

Relation : Implication des acides époxyeicosatrienoïques de l'arachidonique et du facteur d'activation des plaquettes (platelet-activating factor) dans le processus de neurosécrétion de la somatostatine et de la lulibérine hypothalamiques / Marie-Pierre Junier ; [sous la direction de Fernand] Dray / Grenoble : Atelier national de reproduction des thèses , 1988

Résumé / Abstract : Les produits issus des phospholipides membranaires sont impliqués dans le contrôle de la neurosécrétion de différents peptides hypothalamiques. Au cours de cette étude, nous avons analysé l’implication de certains métabolites de l'acide arachidonique, la prostaglandine E2 (PGE2) et les différents acides époxyéicosatriénoïques (5,6-EET, 8,9-EET, 11,12-EET, 14,15-EET) et d'un éthero-phospholipide, le facteur d'activation des plaquettes ("platelet activating factor", PAF-acéther), dans le contrôle de la sécrétion de trois facteurs de libération hypothalamiques, la somatocrinine (rGRF), la somatostatine (SRIF) et la lulibérine (LHRH).Les effets de ces différents composés ont été évalués en quantifiant, grâce à des dosages radioimmunologiques, le taux de neuropeptide libéré dans le milieu d'incubation par des éminences médianes de rat mâle adulte (EM) incubées in vitro de façon statique.La PGE2 (10-8 à 10-5 M), un sécrétagogue connu de l'hormone de croissance (GH), est sans effet sur la libération du rGRF par les EM, alors qu'au sein des mêmes expériences, l'augmentation, déjà décrite, du LHRH en présence de PGE2 est observée.En revanche, la libération du SRIF par les EM est modifiée en présence des EET (1 µM). L’effet stimulateur du 5,6 EET, préalablement rapporté dans la littérature, est retrouvé, mais le 8,9-EET et le 11,12-EET stimulent également la libération du SRIF alors que le 14,15-EET est sans effet. Le 8,9-EET étant, à 1 µM, le plus efficace des EET, une courbe concentration-réponse a été établie. Le 8,9-EET stimule la libération du SRIF en fonction de sa concentration avec un effet maximal à 10-10 M et un IC50 apparent de 5.10-12 M. De plus, l’effet stimulateur de la dopamine (DA) (60 µM), un sécrétagogue du SRIF, est bloqué en présence de clotrimazole et de kétoconazole (1 µM), des inhibiteurs spécifiques de la synthèse des EET.Contrairement aux EET, le PAF-acéther (10-17-10-8 M) inhibe en fonction de sa concentration la sécrétion du SRIF et du LHRH par les EM avec un effet maximal à 10-14 M, alors qu’il est sans effet sur la libération du rGRF. De plus, il inhibe, à faible (10-14 M) et forte concentration (10-8 M), la sécrétion du SRIF et du LHRH par les EM en présence d’un stimulateur de leur sécrétion, l’ionophore calcique A 23187 (5 µM). En revanche, le PAF-acéther (10-17-10-8 M) tend à stimuler la sécrétion de GH et d’hormone lutéinisante par des antéhypophyses de rat, incubés in vitro avec un effet maximal à 10-8 M.Le L-652,731, la kadsurénone et le BN 52021, des antagonistes du PAF-acéther définis comme tels sur la base de leur action au niveau plaquettaire, miment à 10-14 M, l’effet du PAF-acéther sur la libération du SRIF et du LHRH par les EM. Des dérivés structuraux du PAF-acéther, le lyso-PAF acéther et le 1-0-hexadécyl-sn-glycérol rendent à réduire, à 10-14 M, les taux de SRIF et de LHRH libérés en présence d’A 23187 (5 µM) mais avec une efficacité nettement moindre que le PAF-acéther et ses antagonistes.Parallèlement, des sites récepteurs du PAF-acéther ont été caractérisés en utilisant des préparations membranaires semi-purifiées de cerveaux et d'hypothalami de rat.Les différentes expériences conduisent à la détermination, dans le cerveau et l'hypothalamus, de deux classes de sites de liaison, de haute affinité et de faible capacité, dont les valeurs sont les suivantes : cerveau KD1= 0,45±0,16 nM, Bmax1=10,1± 1,6 fmole/mg de protéine, KD2=13,45±4,40 nM, Bmax2=70,0±11,3 fmole/mg de protéine, n=5, hypothalamus KD1= 2,14±0,32 nM, Bmax1=25,41±3,20 fmole/mg de protéine KD2=61 ,63±16,40 nM, Bmax2=146,2±47,5 fmole/mg de protéine, n=4.Les antagonistes du PAF-acéther inhibent la liaison du [3H] PAF-acéther aux membranes hypothalamiques, alors que ses dérivés structuraux sont sans effet. L'efficacité comparée de ces différents composés est la suivante : PAF-acéther IC50 = 2,28±0,15 nM > L-652,731 IC50 = 138±75 nM, kadsurénone IC50 = 283±176 nM > BN 52021 IC50 = 780±480 nM > Lyso PAF-acéther IC50 > 10000 nM, n=2. Elle est analogue à celle observée sur la libération stimulée des neuropeptides.Par ailleurs, une liaison spécifique du PAF-acéther a été observée dans des régions cérébrales extra-hypothalamiques telles que le cortex, l'hippocampe, les corps striés, le thalamus, le cervelet et le pont. En revanche aucune liaison spécifique n'est observée dans l'hypophyse et la moelle allongée.L'ensemble de ces résultats montre que les EET et le PAF-acéther sont impliqués dans le contrôle de la libération du SRIF et du LHRH au niveau hypothalamique. Les EET sont des médiateurs de l'action stimulatrice de la DA sur la sécrétion du SRIF bien que leur rôle exact, second messager ou médiateur local, reste à préciser dans ce système. Quant au PAF-acéther, nos résultats suggèrent qu'il pourrait agir sur la sécrétion des neuropeptides par l'intermédiaire de sites récepteurs spécifiques. Mais, contrairement aux EET, le système régulateur auquel il appartient reste à identifier.